Un process créatif aidé par l'impression 3D industrielle

Un process créatif aidé par l'impression 3D industrielle

Article Stratasys

Nous avons interviewé l'architecte et designer de renom Neri Oxman à propos de l'impression et de la conception 3D

Neri Oxman est une architecte, designer et artiste primée. Elle exerce aussi en tant que professeure au Media Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT), où elle dirige le groupe de recherche Mediated Matter. Au-delà de son curriculum vitae de polymathe, elle est aussi connue pour son travail de pionnier. Elle fait appel à la technologie pour créer de nouveaux matériaux, objets et processus de construction.

Oxman a récemment partagé avec nous son processus de création et de conception et la façon dont la technologie d'impression 3D industrielle l’a aidé à donner vie à ses idées, lui permettant non seulement de concevoir des formes complexes, mais aussi d'itérer rapidement pendant le processus de conception et d'optimiser la structure et l'esthétique comme elle le souhaite.

Nous avons eu la chance de discuter avec Neri et de lui poser des questions sur sa vision, son processus et son travail qui repoussent les limites. Et, bien sûr, son utilisation de l'impression 3D.

Où trouvez-vous l'inspiration et comment intégrez-vous des technologies comme l'impression 3D dans votre travail ?

Je trouve l'inspiration dans tout. Je considère chaque jour et chaque phase de la lune comme une bénédiction ! Être reconnaissant permet d'assumer une identité plus forte tout en défiant continuellement le statu quo.

L'impression est considérée comme une technologie qui permet la création d'objets tridimensionnels avec un ajout consécutif de matière, couche par couche. Mais au-delà du savoir-faire associé à cette technologie, elle offre des moyens de lier la création de la forme à sa méthode de construction, nous ramenant ainsi aux traditions artisanales séculaires qui ont précédé la révolution industrielle.

Comment l'impression 3D a-t-elle amélioré et fait avancer la façon dont vous donnez vie à votre vision artistique ?

La quête d’un matériau « enchanté », qui peut se transformer en fonction des conditions structurelles et environnementales souhaitées, est au cœur de notre travail depuis le tout début, plus précisément depuis 2002, lorsque nous avons commencé à mettre en œuvre l'impression dans le cadre de notre processus de conception. L'impression 3D est l'une des nombreuses méthodes qui permettent de créer un objet de manière additive. Bien qu'elle soit encore loin de la croissance biologique, la fabrication additive - en particulier l'impression 3D multi-matériaux - permet aux concepteurs de combiner la création de formes géométriques complexes avec des compositions de matériaux tout aussi complexes.

La possibilité de tirer parti de la composition de matériaux et d'échelle permet la création d'artefacts qui se rapprochent des structures naturelles à la fois en termes de résolution et de complexité. Les objets ne sont plus des assemblages de composants discrets aux propriétés homogènes. Au contraire, comme les organes, ils peuvent être « développés » par ordinateur et imprimés en 3D pour former des constructions hétérogènes et multifonctionnelles.

Comment votre processus créatif a-t-il évolué depuis que vous avez utilisé l'impression 3D ?

Dans le cadre du travail de mon équipe, nous aimons penser qu’au lieu de choisir des matériaux et des technologies avec lesquels travailler, ce sont eux qui nous ont choisis. Nous aimons travailler avec des systèmes de matériaux plutôt qu'avec des matériaux.

Lorsque nous choisissons un système de matériaux, il devient plus facile de « hacker » ses propriétés à différentes échelles. Dans notre travail, la sélection d'un système de matériaux est directement liée à la technologie que nous créons pour le traiter. Nous prenons beaucoup de plaisir à travailler avec des matériaux séculaires tels que la soie, les biopolymères et même le verre, générant de nouvelles façons de leur donner forme.

Pouvez-vous citer quelques exemples de co-création avec Stratasys ?

Monocoque a été le premier projet sur lequel nous avons travaillé. Cela a été l'un des premiers exemples de conception à l'intersection de l’informatique et de l'impression 3D multi-matériaux qui a permis de créer une pièce structurelle à la fois rigide et souple, avec une composition de matériau variable en fonction des charges prévues.

Sur certains objets de la collection Imaginary Beings, nous avons pu repousser les limites de l'impression bitmap. En collaboration avec The Mathworks, nous avons trouvé de nouvelles façons de calculer et fabriquer des textures bitmap qui permettent de faire varier les propriétés à des échelles réelles en fonction de la résolution de l'imprimante. Plus récemment, avec la troisième et la dernière série de Vespers, commandée dans le cadre de l'intrigante nouvelle collection antique de Naomi Kaempfer, nous avons exploré des combinaisons de composants vivants et non vivants, en intégrant des signaux chimiques dans les résines que nous avons utilisées pour l'impression. Ces signaux permettent à la partie imprimée en 3D de communiquer avec les cellules vivant à la surface de l'impression. De cette façon, l’impression peut inclure un contrôle préprogrammé sur les gènes exprimés en surface.

Pensez aux conséquences : des substances chimiques telles que des vitamines, des anticorps ou des médicaments microbiens pourraient être intégrées dans une interface portable personnalisée pour s'adapter à la constitution génétique de son utilisateur. D'autres utilisations potentielles comprennent des emballages intelligents capables de détecter la contamination ou des peaux architecturales respectueuses de l'environnement qui peuvent réagir et s'adapter, en temps réel, aux signaux environnementaux.

Comment votre relation avec Stratasys a-t-elle influencé votre travail ?

Je suis reconnaissante envers les entreprises et organisations avec lesquelles j'ai entretenu des relations au cours des dernières décennies. Stratasys étant l'une d'entre elles. La qualité de ces relations contribue à réaliser efficacement des projets. Il a été amusant de voir la relation évoluer au fil des ans, à mesure que les projets aient gagné en ampleur, en complexité géométrique et matérielle. De tels défis sont souvent associés à des niveaux élevés de motivation pour résoudre les problèmes et repousser les limites de ce qui est possible, des deux côtés.

Lorsque le défi est relevé avec des niveaux de motivation élevés, vous savez que vous travaillez avec le bon type de personnes. Cela définit ma relation avec Stratasys et je reste fière de ce que nous avons accompli ensemble.




Publié le 21 Avril 2020